13 novembre, 2006

la reconnaissance sociale

Depuis quelques jours, je pense à mon blogue. Je sais que je ne l’alimente plus vraiment. Je culpabilise même un brin. Il me semble qu’au début, j’avais vraiment le vent dans les voiles. J’aimerais retrouver mon souffle initial, mais je me sens un peu éteinte ces temps-ci.

Plusieurs facteurs pourraient justifier mon silence. Manque de temps, procrastination intellectuelle, épuisement…OK! Je ne m’éternise plus sur mon état. Seulement dire que je fais désormais partie de la statistique des nouveaux enseignants qui tombent dans les pièges de la profession. Me voilà confinée à une vie de chat pour quelques semaines. Je suis complètement dépassée par l’essoufflement de ma passion. Je croyais qu’elle était éternelle.

J’ai compris dernièrement que j’étais très fragile aux propos qu’on tient sur les enseignants de français. Très souvent, j’écoute une tribune, je lis un article ou je discute avec des amis et je dois ensuite défendre mon statut. Je trouve difficile qu’on doute de la compétence des enseignants de français. Dernièrement, une chargée de cours de l’Université Laval a clamé sur les ondes « de ne plus faire confiance aux enseignants.» J’ai eu un haut-le-cœur immédiat. Je n’ai jamais autant compris à quel point la reconnaissance sociale était importante pour l’exercice d’une profession.

Annuellement, j’assiste à la décapitation des nouveaux étudiants du baccalauréat qui ne réussissent pas un examen d’entrée. Parfois, je me fais dire que je suis à moitié ou mal formée. Ça me désole, cette détraction.

J’ai étudié quatre années en enseignement et une année en études anciennes, mais, socialement, on lève le nez et on doute. J’aimerais tant qu’on nuance le discours, qu’on rationalise le débat, qu’on soit moins virulent.

Ce n’est pas parce que tout le monde a posé son joli fessier sur un banc d’école que chacun peut se permettre de juger la qualité du travail des enseignants. Un instant! C’est plus complexe que ça!

Moi, j’aimerais qu’on fasse confiance aux enseignants, mais surtout aux enseignants de français. Je peux vous confirmer que cette formation est complexe, difficile, ardue, mais surtout passionnante.

Alors si vous voulez qu’on transmette, à notre tour, cet amour de la langue de Molière, il faut nous faire confiance.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

tu as raison christine! Depuis quelques temps je perçois moi aussi ces ondes négatives quant aux professeurs de français! j'enseigne dans une école secondaire à ste-foy et moi aussi j'aimerais que l'on nuance les discours et qu'on revoit nos paroles quand nous ne sommes pas formée pour tenir de tel discours!

Bon rétablissement!Et je suis sur que le temps arangera la flamme que tu as perdu!

Anonyme a dit...

Cela fait longtemps que vous n'avez pas écrit d'article! enfin du nouveau

Anonyme a dit...

Je compatis avec votre peine. Avec le temps, j'ai appris à trouver satisfaction et reconnaissance auprès de ceux qui ont du coeur, c'est-à-dire les élèves, les collègues, et la majorité des parents.

Quant aux autres, qui ont beaucoup de gueule mais peu de coeur, je n'en ai que faire. Ne vous y méprenez pas : ce n'est pas parce qu'ils claironnent haut et fort dans les médias qu'ils ont nécessairement de la crédibilité.

Vous devez être bien jeune pour avoir une si belle sensibilité. Je suis persuadé que vos élèves vous adorent.

Anonyme a dit...

On met en effet beaucoup de pression sur les enseignants de français, mais tous les enseignants ont leur responsabilité.
Mais selon moi, les professeurs d'université ne sont pas nécessairement mieux placé en matière de compétence en français. Combien de fois avons-nous pu trouver des coquilles, ou simplement des erreurs grammaire dans les plans de cours, les examens ou tout autre document que nous avons pu recevoir durant notre séjour à l'université.