Cette semaine, mes sauterelles étaient placées en projet ou (si le mot vous donne des nausées…) elles étaient soumises à une tâche d’écriture. Et oui, déjà !
Après avoir grossièrement tracé un portrait d’ensemble du genre littéraire de la fable en classe, elles ont procédé à la rédaction de ce type de texte fort intéressant à étudier.
Résultat : SUCCÈS !
La fable étant un genre littéraire à visée pédagogique, (voire moralisatrice), elle devient vite un outil très agréable pour l’enseignement des grandes valeurs humaines. Et c’est précisément ce qui m’a charmée. Je sentais que je combinais aisément mes deux grands chapeaux d’enseignante, c’est-à-dire l’intermédiaire entre les savoirs et l’élève, mais surtout l’éducatrice qui voit en chacune de mes souris une future citoyenne. Ainsi, le projet qui avait pour objectif premier l’enseignement de la fable est rapidement devenu un beau prétexte d’éducation.
Les équipes composées de deux élèves devaient d’abord sélectionner un travers humain qui méritait d’être dénoncé. Si, au départ, elles étaient un peu déroutées, l’exercice a pris de l’ampleur lorsqu’elles ont réfléchi à un moment de leur vie où elles ont été blessées par la nature parfois tordue de l’homme. C’est bien connu, où il y a des hommes, il y a de l’hommerie! Ça y était! L’exercice est vite devenu thérapeutique. Plusieurs ont perçu le travail comme une forme d’exutoire. Elles délestaient, pour chaque mot écrit, un peu de charges émotives négatives, ce qui me plaisait beaucoup.
Évidemment, j’attribue à « la création » le secret de mon succès. Encore une fois, je confirme une vieille réflexion personnelle : Quand on demande aux élèves de créer, d’inventer, de façonner un travail selon leurs besoins, ça fonctionne toujours très bien.
Pour avoir lu la grande majorité des brouillons des fables, je suis complètement renversée par la qualité des textes. Nos jeunes ont beaucoup à dire. Et, c’est même souvent, très drôle! Ainsi, « ours blanc écrasant ours brun » devient la fable sur le raciste. « Mille-pattes terrifiant chenille » dénonce les ravages de la superficialité et que dire de « porcelet petit qui voulait devenir gros » ? Un hommage au respect de l'identité. Des merveilles!
J’aime faire confiance à mes élèves. J’aime développer avec elles un rapport symétrique. Bien qu’étant professionnelle, j’aime m’extasier ouvertement devant leurs productions et leur signifier toute mon admiration. Je pense que de participer au sentiment de confiance des élèves passe par ce genre de rétroactions.
Je promets de retranscrire, au minimum, un de mes bijoux, après la correction officielle des fables.
07 septembre, 2007
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