Sommes-nous perdus au fond d’un tunnel-labyrinthe à chercher la voie royale de l’évaluation ? Où est la Sainte-Trinité ? Nous abandonne-t-elle ? Mais, quel bourbier traversons-nous présentement en éducation!
Depuis le début de l’année scolaire, le mot « évaluation » fait faire crises de boutons par-dessus syncopes à plusieurs de mes collègues. Je pense qu’ils ont raison d’être un tantinet découragés. Je m’associe à eux pour la raison suivante :
Dans ma conception personnelle de l’éducation, l’école est d’abord un lieu d’apprentissage. Ensuite, elle devient un lieu d’évaluation, à certains moments de l’année. L’école a donc un double chapeau, une double responsabilité. Toutefois, depuis quelques mois, l’évaluation prend toute la place. On ne parle que d’évaluation, de grilles, de critères, de formules pour convertir des cotes en notes ou des notes en cotes (choisissez). Toutes ces énergies entièrement consacrées à l’évaluation. Mais, la réflexion sur l’apprentissage elle, où est-elle ? Qu’en est-il du travail en équipe pour concevoir des tâches brillantes et stimulantes ? Notre créativité est largement inhibée par toutes ces contraintes et obstacles que l’évaluation entrainent.
Nous passons de longues journées pédagogiques à réfléchir à la façon la plus intelligente d’acheter la paix avec le dossier de l’évaluation. Nous travaillons en équipe-discipline de longues journées à concevoir des outils standardisés pour évaluer, seulement évaluer et, ah oui, exercer notre jugement professionnel. Il est évident que nous faisons de plus en plus du « teach for the test » et, dès lors, nous encourageons un rapport d’évaluation à l’école. BRA-VO!
Je trouve déplorable qu’il y ait autant d’énergie consacrée à ce dossier. Je conçois qu’il faille le faire, (Du moins, je comprends qu’une équipe au ministère pourrait le faire… message) Mais, je ne suis pas d’accord qu’on ait à ce point relayé au second plan la mission première de l’école celle de faire apprendre, mais surtout celle de faire aimer apprendre.
20 octobre, 2007
25 septembre, 2007
Action/réaction!
S’il y a une bonne vérité à répandre en éducation, c’est bien celle concernant l’importance d’agir rapidement.
Avec les jeunes, la vie est comme une boîte à surprises. Parfois, elles sont joyeuses (très souvent même), mais à d’autres occasions…. Bof! Alors, il faut appliquer la théorie ACTION/RÉACTION! C’est bien là, le grand conseil que j’essaie d’appliquer cette année.
Ainsi, lorsqu’une élève dérange, ne fait pas ses devoirs, est impolie ou autres… (elles sont très polyvalentes dans l’indiscipline parfois…) , j’ai compris qu’il était très très important de la rencontrer le plus rapidement possible, afin d’exprimer clairement la façon dont je me sens dans ce problème. La plupart du temps, les élèves sont sensibles à cette démarche et, parfois, une situation désagréable est vite désamorcée. Du coup, la relation enseignant/élève s’en trouve améliorée.
Parfois même, je n’attends même plus le prochain cours ou la fin d’un atelier pour agir. J’essaie d’être très branchée sur mes impressions et donc de passer rapidement mes doléances aux oiseaux concernés. J’ai compris également que de signifier clairement mes intentions aux élèves envoyait un signal clair au reste du groupe. Je fais donc une pierre deux coups.
J’ai souvent été témoin d’enseignants qui encaissent les coups après avoir été ébranlés par le comportement d’un enfant. Mais, ils ne passent pas à l’action. Ils évitent le face-à-face. J’ai moi-même souvent fait l’autruche, au début, par peur j'imagine ? Résultat : Je tombais dans l’évitement, la fuite même. Le problème faisait vite boule de neige. Et, je me sentais un peu truite d’avoir attendu si longtemps. Ça manquait drôlement d’impact d'intervenir deux semaines plus tard!
Mais, je dois l’avouer, l’intervention disciplinaire reste un art qui s’apprend au gré des humeurs estudiantines et non seulement dans les grands livres de psychologie pédagogique.
Avec les jeunes, la vie est comme une boîte à surprises. Parfois, elles sont joyeuses (très souvent même), mais à d’autres occasions…. Bof! Alors, il faut appliquer la théorie ACTION/RÉACTION! C’est bien là, le grand conseil que j’essaie d’appliquer cette année.
Ainsi, lorsqu’une élève dérange, ne fait pas ses devoirs, est impolie ou autres… (elles sont très polyvalentes dans l’indiscipline parfois…) , j’ai compris qu’il était très très important de la rencontrer le plus rapidement possible, afin d’exprimer clairement la façon dont je me sens dans ce problème. La plupart du temps, les élèves sont sensibles à cette démarche et, parfois, une situation désagréable est vite désamorcée. Du coup, la relation enseignant/élève s’en trouve améliorée.
Parfois même, je n’attends même plus le prochain cours ou la fin d’un atelier pour agir. J’essaie d’être très branchée sur mes impressions et donc de passer rapidement mes doléances aux oiseaux concernés. J’ai compris également que de signifier clairement mes intentions aux élèves envoyait un signal clair au reste du groupe. Je fais donc une pierre deux coups.
J’ai souvent été témoin d’enseignants qui encaissent les coups après avoir été ébranlés par le comportement d’un enfant. Mais, ils ne passent pas à l’action. Ils évitent le face-à-face. J’ai moi-même souvent fait l’autruche, au début, par peur j'imagine ? Résultat : Je tombais dans l’évitement, la fuite même. Le problème faisait vite boule de neige. Et, je me sentais un peu truite d’avoir attendu si longtemps. Ça manquait drôlement d’impact d'intervenir deux semaines plus tard!
Mais, je dois l’avouer, l’intervention disciplinaire reste un art qui s’apprend au gré des humeurs estudiantines et non seulement dans les grands livres de psychologie pédagogique.
15 septembre, 2007
Scène de la vie!
Personnages :
Enseignante chez la coiffeuse
La coiffeuse
Le coiffeur d’à côté
Le client du coiffeur d’à côté
COIFFEUSE : Ah oui, vous êtes prof ! Au primaire j’espère ?
ENSEIGANTE : Non, au secondaire.
COIFFEUSE : ??!!!? (temps d’arrêt pour se remettre de ses émotions. Elle a quand même des ciseaux dans les mains... J’ai apprécié cette délicatesse. Quant au regard assassin ??? bon passons...)
Enseignante : Ils ne sont pas si terribles. Il faut les apprécier comme ils sont.
Coiffeuse : Au moins, ils remettent des notes dans les bulletins. C’est une maud... bonne affaire ça ! Vous deviez êtes contents, vous les profs ?
Enseignante : Euh ben, c’est parce que... c’est pas vraiment comme ça qu’il faut le comprendre.
Coiffeur d’à côté : Ah ! J’te dis que c’est compliqué ça, c’te réforme là. Il faudrait revenir comme c’était dans le temps.
Enseignante : (dont la température corporelle montait lentement et qui se dit en elle-même : Ben oui, on pourrait remettre les visites des inspecteurs avec ça, les lectures du catéchisme et les punitions corporelles. Oui, Oui ! Vite régressons ! Qu’attendons-nous ?)
CLIENT DU COIFFEUR D'À CÔTÉ : Ça veut rien dire ça un B un C. Au moins, un 76% c’était plus clair !
ENSEIGNANTE : Qui se dit en elle-même : (Le client d’à côté est certainement un clown. C’est ça, il fait de l’humour ! Un autre qui veut être humoriste....Non mais franchement! A-t-il vraiment réfléchi avant de parler ?)
COIFFEUSE : En tout cas, ils l’ont dit à TV l’autre jour que les notes revenaient.S’ils l’ont dit, ça doit être vrai !
CLIENT DU COIFFEUR D'À CÔTÉ: Oui, pis les moyennes aussi. Enfin, je vais savoir si mon gars, genre, il est pas si pire.
ENSEIGNANTE : Non, c’est pas vraiment ça. C’est pas vraiment comme ça que ça va se passer. Il ne faut pas croire tout ce que la télé nous donne comme informations.
COIFFEUR D'À CÔTÉ : Oui Oui, je l’ai entendu aussi à la radio et je l’ai lu dans le journal. C’est vraiment vrai.
ENSEIGNANTE: Qui se dit en elle-même : (Ah ben, si vous le dîtes. Merci de me tenir au courant. Je vais aviser mon école que mon directeur pédagogique ne sert vraiment à rien et qu’on devrait louer vos services d’auditeur fidèle de médias exploiteurs de nouvelles. Vous pourriez même nous couper les cheveux entre deux cours...)
COIFFEUSE: Le pire, c’est les compétences transversales. Que c’est que ça veut dire ?
COIFFEUR D'À CÔTÉ : Ben regarde, là tu es à côté de moi, genre transversalement à moi et on se parle. On développe nos compétences transversales !
TOUS SAUF L'ENSEIGNANTE : HA hhaaaa ! hhhahaaaa !
ENSEIGNANTE : En elle-même (Je vais rester avec mes prétendus monstres du secondaire. C’est vrai qu’ils ne sont pas si terribles.... J’ai la preuve qu’il y a pire.... OUPS !
Enseignante chez la coiffeuse
La coiffeuse
Le coiffeur d’à côté
Le client du coiffeur d’à côté
COIFFEUSE : Ah oui, vous êtes prof ! Au primaire j’espère ?
ENSEIGANTE : Non, au secondaire.
COIFFEUSE : ??!!!? (temps d’arrêt pour se remettre de ses émotions. Elle a quand même des ciseaux dans les mains... J’ai apprécié cette délicatesse. Quant au regard assassin ??? bon passons...)
Enseignante : Ils ne sont pas si terribles. Il faut les apprécier comme ils sont.
Coiffeuse : Au moins, ils remettent des notes dans les bulletins. C’est une maud... bonne affaire ça ! Vous deviez êtes contents, vous les profs ?
Enseignante : Euh ben, c’est parce que... c’est pas vraiment comme ça qu’il faut le comprendre.
Coiffeur d’à côté : Ah ! J’te dis que c’est compliqué ça, c’te réforme là. Il faudrait revenir comme c’était dans le temps.
Enseignante : (dont la température corporelle montait lentement et qui se dit en elle-même : Ben oui, on pourrait remettre les visites des inspecteurs avec ça, les lectures du catéchisme et les punitions corporelles. Oui, Oui ! Vite régressons ! Qu’attendons-nous ?)
CLIENT DU COIFFEUR D'À CÔTÉ : Ça veut rien dire ça un B un C. Au moins, un 76% c’était plus clair !
ENSEIGNANTE : Qui se dit en elle-même : (Le client d’à côté est certainement un clown. C’est ça, il fait de l’humour ! Un autre qui veut être humoriste....Non mais franchement! A-t-il vraiment réfléchi avant de parler ?)
COIFFEUSE : En tout cas, ils l’ont dit à TV l’autre jour que les notes revenaient.S’ils l’ont dit, ça doit être vrai !
CLIENT DU COIFFEUR D'À CÔTÉ: Oui, pis les moyennes aussi. Enfin, je vais savoir si mon gars, genre, il est pas si pire.
ENSEIGNANTE : Non, c’est pas vraiment ça. C’est pas vraiment comme ça que ça va se passer. Il ne faut pas croire tout ce que la télé nous donne comme informations.
COIFFEUR D'À CÔTÉ : Oui Oui, je l’ai entendu aussi à la radio et je l’ai lu dans le journal. C’est vraiment vrai.
ENSEIGNANTE: Qui se dit en elle-même : (Ah ben, si vous le dîtes. Merci de me tenir au courant. Je vais aviser mon école que mon directeur pédagogique ne sert vraiment à rien et qu’on devrait louer vos services d’auditeur fidèle de médias exploiteurs de nouvelles. Vous pourriez même nous couper les cheveux entre deux cours...)
COIFFEUSE: Le pire, c’est les compétences transversales. Que c’est que ça veut dire ?
COIFFEUR D'À CÔTÉ : Ben regarde, là tu es à côté de moi, genre transversalement à moi et on se parle. On développe nos compétences transversales !
TOUS SAUF L'ENSEIGNANTE : HA hhaaaa ! hhhahaaaa !
ENSEIGNANTE : En elle-même (Je vais rester avec mes prétendus monstres du secondaire. C’est vrai qu’ils ne sont pas si terribles.... J’ai la preuve qu’il y a pire.... OUPS !
12 septembre, 2007
Bon, très bien...
Bon très bien, après réflexions, je décide d’en parler un peu...
Le lundi 17 septembre prochain, je ferai une courte intervention sur les ondes de Télé-Québec pour l’émission Méchant contraste ; entrevue qui se poursuivra sur le net.
Aujourd’hui, je sens le besoin de préciser certains détails...
L’émission portera, dans son ensemble, sur un point chaud de l’éducation au Québec, la rétention des jeunes enseignants, ainsi que le problème du décrochage des nouveaux enseignants.
Si j’ai accepté de participer à l’émission, c’est que j’ai connu une bonne période de doutes, l’année passée. J’ai même bénéficié d’une période où je devais apprendre à vivre comme un chat.(c’est-à-dire en ne faisant rien !) Ainsi, j’ai voulu partager une partie de mon expérience de jeune enseignante qui a reculé pour mieux sauter. Toutefois, je n’ai jamais été proche de penser que peut-être je pouvais imaginer quitter la profession. Je ne me considère pas une « ex-pseudodécrocheuse » de l’éducation.
Je tenais à le préciser.
Ceux qui me connaissent savent que mes premières heures en éducation ont été passablement difficiles. Les multitâches sur plusieurs niveaux combinées à une propension à la perfection ont été très épuisantes pour moi. Il me manquait beaucoup, beaucoup, beaucoup de tout ! (surtout de matériel) et je me sentais si en survie.
Mais, à la fois, j’ai toujours su que je me trouvais (et me trouve toujours) dans le groupe des chanceux. C’est paradoxal, mais c’est vrai ! Je suis malgré tout une privilégiée de la profession. C’est donc dire qu’il y a des dieux et des déesses qui oeuvrent chaque jour, ailleurs, dans nos écoles au Québec. Mériteraient-ils, eux aussi, des formes d’accommodements raisonnables ?
Le lundi 17 septembre prochain, je ferai une courte intervention sur les ondes de Télé-Québec pour l’émission Méchant contraste ; entrevue qui se poursuivra sur le net.
Aujourd’hui, je sens le besoin de préciser certains détails...
L’émission portera, dans son ensemble, sur un point chaud de l’éducation au Québec, la rétention des jeunes enseignants, ainsi que le problème du décrochage des nouveaux enseignants.
Si j’ai accepté de participer à l’émission, c’est que j’ai connu une bonne période de doutes, l’année passée. J’ai même bénéficié d’une période où je devais apprendre à vivre comme un chat.(c’est-à-dire en ne faisant rien !) Ainsi, j’ai voulu partager une partie de mon expérience de jeune enseignante qui a reculé pour mieux sauter. Toutefois, je n’ai jamais été proche de penser que peut-être je pouvais imaginer quitter la profession. Je ne me considère pas une « ex-pseudodécrocheuse » de l’éducation.
Je tenais à le préciser.
Ceux qui me connaissent savent que mes premières heures en éducation ont été passablement difficiles. Les multitâches sur plusieurs niveaux combinées à une propension à la perfection ont été très épuisantes pour moi. Il me manquait beaucoup, beaucoup, beaucoup de tout ! (surtout de matériel) et je me sentais si en survie.
Mais, à la fois, j’ai toujours su que je me trouvais (et me trouve toujours) dans le groupe des chanceux. C’est paradoxal, mais c’est vrai ! Je suis malgré tout une privilégiée de la profession. C’est donc dire qu’il y a des dieux et des déesses qui oeuvrent chaque jour, ailleurs, dans nos écoles au Québec. Mériteraient-ils, eux aussi, des formes d’accommodements raisonnables ?
07 septembre, 2007
Bilan du premier projet
Cette semaine, mes sauterelles étaient placées en projet ou (si le mot vous donne des nausées…) elles étaient soumises à une tâche d’écriture. Et oui, déjà !
Après avoir grossièrement tracé un portrait d’ensemble du genre littéraire de la fable en classe, elles ont procédé à la rédaction de ce type de texte fort intéressant à étudier.
Résultat : SUCCÈS !
La fable étant un genre littéraire à visée pédagogique, (voire moralisatrice), elle devient vite un outil très agréable pour l’enseignement des grandes valeurs humaines. Et c’est précisément ce qui m’a charmée. Je sentais que je combinais aisément mes deux grands chapeaux d’enseignante, c’est-à-dire l’intermédiaire entre les savoirs et l’élève, mais surtout l’éducatrice qui voit en chacune de mes souris une future citoyenne. Ainsi, le projet qui avait pour objectif premier l’enseignement de la fable est rapidement devenu un beau prétexte d’éducation.
Les équipes composées de deux élèves devaient d’abord sélectionner un travers humain qui méritait d’être dénoncé. Si, au départ, elles étaient un peu déroutées, l’exercice a pris de l’ampleur lorsqu’elles ont réfléchi à un moment de leur vie où elles ont été blessées par la nature parfois tordue de l’homme. C’est bien connu, où il y a des hommes, il y a de l’hommerie! Ça y était! L’exercice est vite devenu thérapeutique. Plusieurs ont perçu le travail comme une forme d’exutoire. Elles délestaient, pour chaque mot écrit, un peu de charges émotives négatives, ce qui me plaisait beaucoup.
Évidemment, j’attribue à « la création » le secret de mon succès. Encore une fois, je confirme une vieille réflexion personnelle : Quand on demande aux élèves de créer, d’inventer, de façonner un travail selon leurs besoins, ça fonctionne toujours très bien.
Pour avoir lu la grande majorité des brouillons des fables, je suis complètement renversée par la qualité des textes. Nos jeunes ont beaucoup à dire. Et, c’est même souvent, très drôle! Ainsi, « ours blanc écrasant ours brun » devient la fable sur le raciste. « Mille-pattes terrifiant chenille » dénonce les ravages de la superficialité et que dire de « porcelet petit qui voulait devenir gros » ? Un hommage au respect de l'identité. Des merveilles!
J’aime faire confiance à mes élèves. J’aime développer avec elles un rapport symétrique. Bien qu’étant professionnelle, j’aime m’extasier ouvertement devant leurs productions et leur signifier toute mon admiration. Je pense que de participer au sentiment de confiance des élèves passe par ce genre de rétroactions.
Je promets de retranscrire, au minimum, un de mes bijoux, après la correction officielle des fables.
Après avoir grossièrement tracé un portrait d’ensemble du genre littéraire de la fable en classe, elles ont procédé à la rédaction de ce type de texte fort intéressant à étudier.
Résultat : SUCCÈS !
La fable étant un genre littéraire à visée pédagogique, (voire moralisatrice), elle devient vite un outil très agréable pour l’enseignement des grandes valeurs humaines. Et c’est précisément ce qui m’a charmée. Je sentais que je combinais aisément mes deux grands chapeaux d’enseignante, c’est-à-dire l’intermédiaire entre les savoirs et l’élève, mais surtout l’éducatrice qui voit en chacune de mes souris une future citoyenne. Ainsi, le projet qui avait pour objectif premier l’enseignement de la fable est rapidement devenu un beau prétexte d’éducation.
Les équipes composées de deux élèves devaient d’abord sélectionner un travers humain qui méritait d’être dénoncé. Si, au départ, elles étaient un peu déroutées, l’exercice a pris de l’ampleur lorsqu’elles ont réfléchi à un moment de leur vie où elles ont été blessées par la nature parfois tordue de l’homme. C’est bien connu, où il y a des hommes, il y a de l’hommerie! Ça y était! L’exercice est vite devenu thérapeutique. Plusieurs ont perçu le travail comme une forme d’exutoire. Elles délestaient, pour chaque mot écrit, un peu de charges émotives négatives, ce qui me plaisait beaucoup.
Évidemment, j’attribue à « la création » le secret de mon succès. Encore une fois, je confirme une vieille réflexion personnelle : Quand on demande aux élèves de créer, d’inventer, de façonner un travail selon leurs besoins, ça fonctionne toujours très bien.
Pour avoir lu la grande majorité des brouillons des fables, je suis complètement renversée par la qualité des textes. Nos jeunes ont beaucoup à dire. Et, c’est même souvent, très drôle! Ainsi, « ours blanc écrasant ours brun » devient la fable sur le raciste. « Mille-pattes terrifiant chenille » dénonce les ravages de la superficialité et que dire de « porcelet petit qui voulait devenir gros » ? Un hommage au respect de l'identité. Des merveilles!
J’aime faire confiance à mes élèves. J’aime développer avec elles un rapport symétrique. Bien qu’étant professionnelle, j’aime m’extasier ouvertement devant leurs productions et leur signifier toute mon admiration. Je pense que de participer au sentiment de confiance des élèves passe par ce genre de rétroactions.
Je promets de retranscrire, au minimum, un de mes bijoux, après la correction officielle des fables.
31 août, 2007
La glace est brisée!
Une première semaine de complétée! La glace est brisée. Quel magnifique début d’année scolaire . Une quasi-lune de miel.
Qu’est-ce qui explique mon ravissement ?
1- D’abord ma tâche. Cette année, j’ai le bonheur d’enseigner UNE matière. (Et surtout une matière pour laquelle j’ai été formée). Je suis si chanceuse, tellement privilégiée ! Allégria! J’y suis arrivée. Après seulement trois années d’enseignement, j’ai une tâche d’enseignement qui me permettra, enfin, de travailler sainement. Je sens que je pourrai « ouvrir la machine » sans avoir à faire un paquet de deuils comme par le passé.
Je sais qu’obtenir une aussi belle tâche aussi rapidement relève vraiment du département des miracles. Vous pouvez être assurés que je reconnais ma chance.
2- Je connais déjà mes élèves. Quel privilège ! (En plus, elles sont extra ces sauterelles ! ) Le fait de les connaître me permet de vivre un magnifique début d’année scolaire. J’ai l’impression d’avoir plusieurs semaines d’avance sur ma gestion de classe. Je connais presque tous les prénoms et je maîtrise déjà une bonne partie des dossiers scolaires. C’est une grande chance à ce temps-ci de l’année. De plus, les élèves connaissent mes règles de fonctionnement en classe. Ma courte réputation me précède, ce qui m’avantage un peu. Ça fait toute la différence…
3- J’ai une bien meilleure confiance en moi. Mon sentiment de compétence est sur la voie de la guérison. Mes premières années d’enseignement ont été très difficiles à ce sujet. Dans un contexte de réforme où les écoles de pensées s’affrontent, j’ai connu ma traversée du désert… Mais, ce fut enrichissant…
En espérant que l’année scolaire sera aussi plaisante que son début.
Qu’est-ce qui explique mon ravissement ?
1- D’abord ma tâche. Cette année, j’ai le bonheur d’enseigner UNE matière. (Et surtout une matière pour laquelle j’ai été formée). Je suis si chanceuse, tellement privilégiée ! Allégria! J’y suis arrivée. Après seulement trois années d’enseignement, j’ai une tâche d’enseignement qui me permettra, enfin, de travailler sainement. Je sens que je pourrai « ouvrir la machine » sans avoir à faire un paquet de deuils comme par le passé.
Je sais qu’obtenir une aussi belle tâche aussi rapidement relève vraiment du département des miracles. Vous pouvez être assurés que je reconnais ma chance.
2- Je connais déjà mes élèves. Quel privilège ! (En plus, elles sont extra ces sauterelles ! ) Le fait de les connaître me permet de vivre un magnifique début d’année scolaire. J’ai l’impression d’avoir plusieurs semaines d’avance sur ma gestion de classe. Je connais presque tous les prénoms et je maîtrise déjà une bonne partie des dossiers scolaires. C’est une grande chance à ce temps-ci de l’année. De plus, les élèves connaissent mes règles de fonctionnement en classe. Ma courte réputation me précède, ce qui m’avantage un peu. Ça fait toute la différence…
3- J’ai une bien meilleure confiance en moi. Mon sentiment de compétence est sur la voie de la guérison. Mes premières années d’enseignement ont été très difficiles à ce sujet. Dans un contexte de réforme où les écoles de pensées s’affrontent, j’ai connu ma traversée du désert… Mais, ce fut enrichissant…
En espérant que l’année scolaire sera aussi plaisante que son début.
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