Dans mes grandes élucubrations scolaires, je me surprends à espérer la mise au rancart des évaluations scolaires. Finito! les examens, terminato! les évaluations de connaissances (qui finalement évaluent du « ici et maintenant»). On cesse de faire du « teach for the test » et on enseigne seulement le plaisir de l’apprentissage. Aaah!
Présentement, avec mes classes, j'ai l'impression de combattre un monstre bien installé depuis des lunes qui prend racine à la maison et, finalement, est très systémique : L’évaluation. Depuis la rentrée, je fais beaucoup écrire les élèves, visant ainsi à les connaître et à mieux percevoir les besoins. Unanimement (ou presque), elles me révèlent être stressées aux examens, détester les récitations surprises, éprouver, pour certaines, des maux de ventre. Elles me demandent clairement les dates des évaluations. Mais rien! Pas un mot sur le plaisir d’apprendre, sur le désir d’approfondir une notion. Rien!
En classe, lorsque j'explique le détail d’une activité, la première question qu'on me pose est toujours en relation avec une possible évaluation. On me demande, de façon bien agitée: madame, est-ce que ça compte ? Bien que je m’acharne à répéter que tout compte et que, prioritairement, elles doivent d’abord réfléchir à ce qu’elles vont apprendre, je sens qu’elles n’y croient pas. Elles craignent l’évaluation sommative qui sanctionne, qui étiquette, qui classe et qui évacue, du coup, le simple plaisir d’apprendre. Je sais, pour l’avoir vécu, qu’elles développent une compétitivité malsaine qui cloisonne les individus et qui nuit au développement d’une communauté d’apprentissage.
Il me semble qu’on pourrait inciter les élèves à développer un rapport différent à l’école. Sans rejeter complètement les évaluations, nous pourrions aider les élèves à développer des buts d'apprentissage et à percevoir l'école comme étant d’abord, un lieu d’apprentissage. Je pense que la responsabilisation de sa formation passe d’abord par le développement de buts d’apprentissage à l’école. Les enseignants doivent aussi faire développer cette compétence.
Je sens toute la machine scolaire bien orientée sur l’évaluation des apprentissages, alors que le ministère planche présentement sur le dossier de l'évaluation par compétences. Dans les écoles, les enjeux sont souvent les bulletins, le suivi aux parents, les dates des évaluations. On gèle des périodes. On déplace des cours pour les évaluations, mais si on veut le faire pour une superbe activité d’apprentissage, on doit doublement justifier notre demande.
Je sais très bien qu’il faudra toujours évaluer. Cependant, pouvons-nous le faire différemment ?
11 septembre, 2005
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